Roger Mazelier - Gérard De Nerval et l’Humour Divin

IMPORTANT : TIRAGE ÉPUISÉ, RÉÉDITION EN COURS

Première de couverture de Gérard De Nerval et l’Humour Divin par Roger Mazelier

 

NOTES DE L'ÉDITEUR

Voici l’état des recherches originales de Roger Mazelier, qui fait éclore pour notre ravissement le sens d’une écriture subtile, celle de l’un de nos écrivains les plus attachants et les plus mystérieux.

Ce livre ne manquera pas de captiver tous ceux qui sondent l’Énigme, constamment retaillée et rénovée pour aviver la curiosité des esprits, assurant ainsi la transmission de quelques beaux secrets, de quelque belle Philosophie ; l’auteur a bien voulu rédiger le texte de la page suivante, qui situe sa quête perspicace et originale. L’énumération des chapitres de l’ouvrage fera reconnaitre quelques-unes des traces variées de la Sophia éternelle.

Les amis du poète ne seront pas peu surpris de découvrir les trésors que recèle la prose (et la poésie) de ce conteur si délicat. En désire-t-on un exemple? Nous relevons au chapitre V d’Aurélia :

« Un enfant s’amusait à terre avec des cristaux, des coquillages et des pierres gravées, faisant sans doute un jeu d’une étude. Une femme âgée, mais belle encore s’occupait des soins du ménage. »

On mesure l’extrême finesse de Nerval dans ces indications à la fois si claires et si discrètes.

Avec érudition et sagacité, Roger Mazelier déploie les ressources de ce don merveilleux de l’Esprit, celui de faire sourdre des mots leur source cachée, révélant ainsi les préoccupations secrètes de Gérard de Nerval et les reliant à l’antique courant souterrain toujours présent, toujours vivace.

Aussi nous réjouissons-nous d’avoir pu consacrer nos efforts à la réalisation de ce livre, afin de laisser découvrir et partager ces belles études.

Laissons l’auteur présenter ses recherches :

« Est-il possible, est-il utile, pour l’entendement de l’œuvre nervalienne, de reprendre l’habituel parallèle entre la folie et le génie? Des psychiatres l’ont essayé. Ils n’ont pu aller au-delà du diagnostic reconnu : psychose maniaco-dépressive, et les épisodes maniaques, surtout celui de mars 1841, sont abusivement qualifiés de « démentiels» en raison d’un défaut de cohérence, pour la facilité de l’argumentation.

« En réalité, la manie aiguë – c’est sa nature – impose une accélération de l’activité neuronale si impétueuse que l’esprit ne peut s’arrêter sur un signe ou un concept. Les images se pressent violemment, les scènes se poursuivent en roue libre : ce que l’on peut constater dans la lettre n° 44 à J.-B. Lingay (collection Marsan). Nerval s’accroche, tente désespérément de retenir les pensées fuyantes par une dramatique sténographie où les mots sont indiqués par leur première lettre ou syllabe.

« Mais les idées capitales sont exprimées en toutes lettres : Critias, rappel de l’âme, unique obsession nervalienne. Schiboleth, paradigme de la langue double, la prononciation si ou chi aiguillant vers des sens différents. La Kouille à Colas, note inhabituelle chez Nerval, révèle, par une association gréco-latine fréquente, l’antique témoignage : il suffit de mettre le Kappa et le C à leur vraie place ; couille ou testis, au choix bourse ou témoin, et Kalos, le Beau ou le Bien, apporteront le témoignage attendu et nettement sollicité. Une bourse à la ceinture chez un personnage de Jérome Bosch aura strictement la même signification, surtout qu’au Moyen Âge, la bourse était faite d’une « couille » de bélier.

« Nerval avoue à plusieurs reprises sa passion pour la langue grecque, attirance qu’il introduira dans les Chimères (Myrtho) : « Car la Muse m’a fait l’un des fils de la Grèce. » De sorte que la diphtongue EU, syllabe grecque de la plénitude, de l’équilibre enfin retrouvée, du bonheur de l’euphonie, est un charme cent fois répété – particulièrement dans Aurélia – pour entretenir le plaisir de l’oreille : – hymne mystérieux – surexcitation fiévreuse – oasis délicieuse – race heureuse – tristesse rêveuse – plage montueuse – vision merveilleuse... Il s’agit d’une finesse de style particulière, d’un artifice propre à une écriture spécifique, encouragement au lecteur de ne se point lasser de poursuivre sa quête et de découvrir la tradition hermétique dont Nerval se réclame.

« Il cite, soit nominalement, soit par des extraits spécieux aisément identifiables, les grands inventeurs d’énigmes encore non résolues du premier siècle, l’empereur Julien, Walter von der Vogelweide, Boèce, Laurent de Médicis, l’Académie platonicienne de Florence et le Songe de Poliphile, les initiés druses et la Gnose partout présente : il est impossible, sur ce discours toujours pareil hérité de la connaissance millénaire, de se prononcer sur ses fins: apologue ou parabole ? Là est la distance. Mais la Sophia meurtrie a perdu son chemin. Les étoiles espérées resteront silencieuses... »

Chapitres de Gérard de Nerval et l’Humour Divin :

I. Louanges

II. Langue invisible

III. Lettre n° 44

IV. Pied nu

V. Cteis

VI. Lescar

VII. Bosch

VIII. Chrétien de Troyes

IX. Nap

X. Mauvaise digestion. Lettre R

XI. La Grenade

XII. Le R cistercien

XIII. La Ballade qui se termine tout par R

XIV. Perceforest

XV. Nuits d’Octobre

XVI. Dickens

XVII. Sophia

XVIII. Saturnin

XIX. Pandora

XX. Le sexe de l’âme Zeynab

XXI. Une poule à la mer

XXII. Psychodrame

XXIII. Le Comte de Saint-Germain

 

DESCRIPTIF

Volume grand in-8° (160 x 240) de 248 pp., imprimé en Garamond sur couché mat blanc de 115 gr, orné de 16 illustrations, dont 6 en couleurs. L’ouvrage est broché, ses cahiers sont cousus ; les deux plats de couverture (chromolux chamois) sont également illustrés.

Cette édition originale a été tirée à 500 exemplaires, numérotés.

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